Platycnemis latipes femelle et pronotum 2/2

Platycnemis latipes femelle, pronotum, Montreal (FRance-07), 14/07/2020
Platycnemis latipes femelle, pronotum, Montreal (France-07), 14/07/2020

Il n’y a qu’en cas de doute que le pronotum est nécessaire à l’identification, car son observation nécessite la capture ou des photos difficiles à réaliser en raison de la très petite taille des structures que l’on cherche à mettre en évidence et de la mauvaise volonté relative des sujets 😉 Enfin, cette fois-ci, on voit (cliquer sur la photo !) le triangle de la partie postérieure du pronotum et ses deux dents sublatérales : celle de gauche est très aigüe et étirée, un peu à la façon de P. acutipennis… mais un plan plus large permet de constater que les tibias postérieurs, avec un trait noir très bref sont bien ceux de P. latipes. Celle de droite, beaucoup moins évidente, est conforme à ce qu’on attend d’une honnête femelle latipes.
Ces épines sont plus latérales et très puissantes pour P. acutipennis et absentes pour P. pennipes.

Pennipatte blanchâtre femelle, l'Isle sur Tarn (France--81), 08/07/2020
Platycnemis latipes femelle, l’Isle sur Tarn (France–81), 08/07/2020

Heureusement, en croisant d’autres critères, on parvient à les identifier : la quasi totale absence de noir sur les tibias des pattes antérieures et moyennes, le noir sur l’abdomen limité aux derniers segments suffisent en général.

Platycnemis latipes femelle, l'Isle sur Tarn (France--81), 08/07/2020
Platycnemis latipes femelle, l’Isle sur Tarn (France–81), 08/07/2020
Platycnemis latipes femelle, Montreal (France-07), 14/07/2020
Platycnemis latipes femelle, Montreal (France-07), 14/07/2020

Mais ces femelles sont variables et parfois le noir sur l’abdomen est beaucoup plus étendu, comme ci-dessus : mais là encore, le noir sur les crêtes tibiales est très réduit.

Pennipatte blanchâtre femelle, Castelnau-Chalosse (France-40), 04/07/2020
P. latipes femelle, Castelnau-Chalosse (France-40), 04/07/2020

Finalement, après avoir soigneusement examiné le pronotum de toutes les femelles dont j’ai des photos correctes sur ce détail, j’ai beaucoup de doutes quant à la fiabilité ou en tout cas à l’intérêt de ce critère. Ces petites dents latérales me semblent variables, souvent asymétriques, voire absentes…
Ce « critère » ne figure d’ailleurs pas dans tous les guides d’identification, certains préfèrent se fier aux lignes noires des tibias ; il est par exemple absent de « Les Libellules de France, Belgique et Luxembourg « , Daniel Grand et Jean-Pierre Boudot, Parthénope, 2006 ou de « Europe’s Dragonflies, A Field Guide to damselflies and dragonflies « , Dave Smallshire & Andy Swash, British Dragonfly Society, 2020.
Voici par exemple une femelle Tarnaise, indéniablement Platycnemis latipes, sur laquelle je ne vois pas d’épine (clic sur photos !) :

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