Je n’avais jamais eu l’occasion de rencontré de mâle Urothemis edwardsii (Libellulidae), j’avais seulement assez brièvement rencontré une femelle en Éthiopie.
Il est très facile à identifier, beaucoup plus que les femelles! Le front est très sombre, presque métallisé, la base des yeux est bleue, leur sommet marron, il montre une forte tache ambrée à la base des ailes postérieures et porte une large bande sombre sur son abdomen couvert de pruine bleue.
On note également que ses veines les plus antérieures sont discrètement teintées de rouge.
Il est assez commun localement et nous l’avons rencontré 7 jours sur les 13 de prospection. Il mesure 38 à 44 mm et aime à se percher à l’extrémité des tiges ou des rameaux pour surveiller son territoire parfois en adoptant cette position en obélisque.
Le Blue basker (mais seul le mâle est bleu comme on va le voir) est présent dans presque toute l’Afrique subsaharienne, du Sénégal au Soudan et à l’Éthiopie, très ponctuellement en Algérie et à Oman, à Madagascar et Mayotte et depuis décembre 2019 il est présent à la Réunion où il semble s’être installé…
IUCN Red List
Les femelles sont jaunes (comme les mâles immatures), portent des taches alaires basales plus claires que celles des mâles mais aussi la large bande sombre sur la face dorsale de leur abdomen. Les pattes ne sont pas toutes noires et les fémurs en particulier (quand elles ne sont pas trop âgées) montrent une large partie supérieure jaune, ce qui les différencie des femelles U. assignata. Tout comme la bande sombre sur l’abdomen beaucoup plus large et complète jusqu’au premiers segments pour Urothemis edwardsii.
On remarque bien sûr la lame vulvaire saillant sous l’abdomen, caractéristique du genre. La photo ci-dessus permet également de constater qui si la couleur des yeux est la même que celle des mâles, le front est clair.
À noter sur la photo de droite ci-dessous un hydracarien (acarien d’eau douce) accroché sous le thorax de cette femelle perchée sur de dangereuses épines d’acacia.
Urothemis, est issu du grec Ura – queue (sans doute en référence à la longue lame vulvaire des femelles qui s’étend sous S9) et de Themis -déesse grecque de l’ordre, de la justice. Hagen en 1861 a créé plusieurs noms de genres terminés par le suffixe Themis, sans doute parce que d’autres noms de libellules comportaient des noms de dieux comme Echo ou Nehalennia. Le nom de la déesse de l’ordre est particulièrement bien adapté à la taxonomie, science qui vise à décrire et ordonner les familles, genres et espèces.
Quant à edwardsii il rend hommage au zoologiste français Henri Edwards, du Jardin des Plantes de Paris, qui a adressé (à Selys, je suppose) du matériel collecté en Algérie dont faisait partie cette espèce.
Enfin c’est toujours un plaisir que de pouvoir photographier ces espèces dans des comportements différents, et ici, ils assurent la pérennité de la population !
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