Encore un Trithemis qui n’est pas trop difficile à identifier avec son abdomen très fin qui porte des triangles noirs de plus en plus importants vers l’extrémité ; en fait la coloration noire remonte progressivement quand on progresse vers la fin de l’abdomen, au point que S8 est à moitié noir, et S9 complètement noir le plus souvent. Le reste de l’abdomen est rouge assez clair alors que le thorax est cramoisi ou vineux, un peu comme T. annulata. Le front est rouge sans tache métallisée sombre.
Trithemis arteriosa est grand comme un petit Sympetrum de nos régions, 31 à 38 mm.
Cette position avec les ailes plus basses que le thorax est une posture préférentielle des Trithemis, qui prennent d’ailleurs le nom générique de Dropwing en anglais.
En l’occurrence, il s’appelle Red-veined Dropwing, et il n’est pas besoin d’expliquer ce que sont les veines rouges 🙂
Et on les observe très, très souvent dans cette position…
Heureusement, de temps en temps, on arrive à les surprendre avant qu’ils ne s’installent sur leur perchoir, ici quelques secondes après un atterrissage contre le vent. Et cette photo est intéressante pour l’identification des mâles, mais surtout des femelles qui sont souvent très difficiles pour les Trithemis ; on note sur le thorax de ce mâle mature (mais pas trop !) les trois bandes sombres obliques nettement séparées ; mais aussi un petit trait noir plus antérieur, plus haut sur le thorax, et un autre en bas qui soulignent la suture ante humérale en s’interrompant en son milieu.
Le même mâle quelques secondes plus tard qui a adopté la classique attitude des Dropwing.
Nous l’avons rencontré le long de l’Okavango, de l’Omatako, et sur différentes mares.
Les femelles sont plus difficiles à identifier et peuvent être confondues avec celles de Trithemis annulata. Après un tri minutieux, je n’ai finalement de photos que d’une seule femelle, photos à peu près identiques ; il faut dire que Trithemis arteriosa est moins commun que son cousin T. annulata.
On voit très bien sur la femelle ci-dessous les caractères d’identification mentionnés pour le mâle : les 3 lignes noires thoraciques, la plus antérieure interrompue en son milieu, les triangles sombres abdominaux de plus en plus importants qui finissent par donner un S9 complètement noir. Ici une photo de T. annulata femelle pour comparaison.
Cette photo d’une libellule posée sur une épine d’acacia m’a fait penser que le travail de la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) doit être simple en Afrique avec de tels instruments et elle m’a rappelé cette photo d’une Cordulia aenea empalée…
C’est une espèce africaine que l’on rencontre depuis Mayotte et Madagascar jusqu’en Afrique du Nord, Oman et la Turquie.
IUCN Red List
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