Le genre Rhyothemis est cher au cœur des amateurs d’odonates et je me souviens de ma surprise la première fois que j’en ai rencontré un membre en Asie, le très commun Rhyothemis variegata au Cambodge. Ils sont immédiatement identifiables par leurs ailes largement colorées.
Il y a 2 Rhyothemis en Namibie (5 en Afrique, plus de 20 dans le monde), Rhyothemis fenestrina est celui qui montre la coloration alaire la plus étendue, avec des reflets irisés et changeant en fonction de la position de l’observateur et de la lumière.
Ce nom de genre peut sembler complexe ; Themis est cependant très utilisé pour nommer les Libellulidae ; c’est la déesse grecque de la justice, du droit de l’ordre et semble tout à fait approprié pour mettre de l’ordre parmi les odonates. Rhyo, vient de Rhyolite, une roche magmatique comportant des inclusions de nombreux autres minéraux, récemment décrite quand Hagen en 1867 a créé le genre et qui montre des couleurs variables et irrégulières comme les ailes de ces odonates.
Fenestrina est plus parlant (fenestra en latin) et évoque les fenêtres hyalines des ailes entourées de zones sombres.
Voici la description de Rambur dans Histoire Naturelle des Insectes – Névroptères – 1842 :
LIBELLULA FENESTRINA, mihi.
Flavo-rufescens; alis dilute fusco-rufescentibus, macula apicali,
anticis macula média et alla postica obsolela, posticis média et
aliis ad basim reticulatis, hyalinis.
De la grandeur de la Flaveola (Sympetrum flaveolum !), mais les ailes plus courtes. Tête ayant
la face jaune. Corps jaune avec des nuances rousses. Ailes d’un brun
roux pâle, ayant un reflet violet plus ou moins doré, le sommet des quatre,
une tache un peu au delà du milieu, une autre peu sensible postérieurement
et en s’approchant de la base aux supérieures, et plusieurs
autres à la base des inférieures réticulées, transparentes, bord posté,
rieur un peu transparent; ptérostigma couleur de l’aile ; triangle réticulé
(5, 6 aréoles).
Décrit d’après un individu femelle très-incomplet de la collection de
M. Serville.
Il mesure près de 30 mm, et on note, comme pour tous les membres du genre, la largeur des ailes postérieures ; ils sont faits pour voler longuement et on les observe souvent regroupés en essaim, à plusieurs mètres de haut, se nourrissant inlassablement de petits insectes. Ils fréquentent les marais.
Ils ont un vol assez particulier, un vol battu comme un papillon ce qui leur vaut le nom de genre anglais Fluttering (Rhyothemis mariposa insiste sur ce détail puisque mariposa signifie papillon en espagnol).
Les femelles montrent les mêmes motifs alaires, un peu plus clairs, mais tout aussi spectaculaires.
On le rencontre dans toute l’Afrique subtropicale, sauf à l’est en Somalie, Mozambique et Zimbabwe, et en Afrique du Sud.
IUCN Red List
Et quand le soleil joue avec leurs ailes irisées le spectacle vaut le voyage jusqu’en Namibie !
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