En inspectant soigneusement tous les Pseudagrion que j’avais d’abord classés parmi les Pseudagrion coeleste, j’ai trouvé ce mâle immature bizarre, pour ses petites taches postoculaires, son pronotum noir, sa très large bande antéhumérale noire, le dessin très long de son 2° segment atteignant le segment 1. Mais encore les fortes épines des segments 8 et 9, et surtout les appendices anaux dont les cercoïdes (appendices anaux supérieurs) sont nettement plus longs que les cerques (appendices anaux inférieurs).
Or les appendices anaux supérieurs de P. coeleste sont de même taille que les inférieurs. Et en vérité, il n’y a que ces appendices qui permettent de l’identifier avec un minimum de certitude.
Car les motifs thoraciques ou le dessin du S2 ne sont absolument pas fiables pour différencier les 2 espèces, comme l’a montré Balinski dans « A Contribution towards the systematics of dragonflies in South Africa (Odonata) », 1963.
La description originale de de Sélys (1) à partir de 2 mâles de Nubie (d’où bien sûr le nom d’espèce) est d’un intérêt limité dans notre cas; il le sépare de P. torridum sur la base de la forme du dessin du S2, dont on sait maintenant l’extrême variabilité locale et géographique.
Il ne montre pas de dessin des appendices anaux, mais pour lui « Appendices anals brun noirâtres, égaux, un peu plus courts que le 10° segment; …; leur extrémité (appendices anaux supérieurs) vue de profil est tronquée et bifide, et au milieu de leur longueur, en dessous, il y a une petite dent. » Or c’est désormais une certitude que ces appendices anaux ne sont pas « égaux ».
Mais, si on regarde de très près l’agrandissement des appendices anaux sur la photo plus haut, on devine en effet cette épine inférieure, qui en fait se développe surtout vers l’autre cercoïde.
Il mesure à peine 31 mm.
Selon les données de Suhling et Martens (avant 2007) il n’est pas censé être présent dans la zone ou je l’ai photographié, mais l’IUCN dont je reproduis ci-dessous la carte de distribution, est plus optimiste, montrant en ocre les zones ou sa présence est certaine, en violet celles où elle est probable, mais non prouvée.
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-1- Synopsis des Agrionines, 5me légion: Agrion (suite). Le grand genre Agrion. Bulletin Académie royale Belgique p. 501