Orthetrum julia est localisé en Namibie et le parc national du plateau de Waterberg est une de ces zones. Il est appelé Orthetrum julia falsum alors qu’en Afrique du Sud, dans la région du Cap, on décrit une espèce différente Orthetrum julia capicola; ce sont très certainement deux espèces différentes, distinguées plus facilement distinguées par leur nom anglais, la première Julia Skimmer (celle présente en Namibie) et l’autre Cape Skimmer.
Mais Orthetrum julia falsum se distingue aisément de tous les autres Orthetrum de la région par ses ptérostigmas très sombres (le Cape Skimmer possède des ptérostigmas clairs).
Il ressemble aussi beaucoup à Orthetrum brachiale et stemmale dont on le sépare aussi (hormis les ptérostigmas) par le nombre de cellules dédoublées au-dessus de la veine radiale supplémentaire (Rspl). Pour O. stemmale, on en compte 11 à 29 (total des quatre ailes), pour O. brachiale, elles sont « nombreuses » (sans doute en nombre comparable à O. stemmale) alors que pour O. julia, il n’y en a pas ou seulement une ou deux par aile.
Il n’est pas toujours facile de compter les cellules dédoublées dans la Rspl… Le sujet ci-dessus n’en montre qu’une au total des trois ailes, car je ne parviens pas à compter celles de l’aile postérieure droite malgré d’autres photos. Le sujet de la première photo en comptait 2 pour les quatre ailes. Ci-dessous cet autre mâle n’a pas de cellule dédoublée.
Il mesure en moyenne 44 mm.
Il fréquente les rivières et les ruisseaux et semble peu adapté aux mares saisonnières, car la durée de développement de sa larve est d’environ 60 jours.
Ci-dessous un mâle immature qui montre un pattern abdominal spécifique, avec les segments 7 à 9 complètement noirs.
Enfin une femelle où l’on retrouve les segments 7 à 10 noirs contrastant avec les appendices anaux blancs. On note également les importantes expansions ventrales du 8° segment.
Un mois et demi après avoir rédigé cet article, je rajoute cette femelle en ponte. Bien qu’elle ait été identifiée sur place, toujours le 08/02/2020, près du plateau de Waterberg, comme Orthetrum julia, j’ai eu des doutes et j’ai voulu en faire une femelle O. abbotti. Mais quelques conseils m’ont rendu la raison, en particulier la couleur des yeux (marron et bleu en dessous pour O. abbotti femelle), les motifs thoraciques affirmés alors que ceux d’O. abbotti sont très discrets, et les cercoïdes blancs (ceux d’O. abbotti ne le sont pas). Mais comme on peut le constater, le motif abdominal des derniers segments n’est pas classique pour O. julia.
Il occupe tout le sud de l’Afrique du Sénégal à la Somalie jusqu’en Afrique du Sud sauf le désert du Kalahari et curieusement le sud de l’Angola et la bande de Caprivi en Namibie (IUCN et Suhling et Martens).
– IUCN Red List –
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J’ai des photos de orthetrum julia falsum prisent dans la province du Lualaba en République démocratique du congo en 12-202, sauf erreur de ma part.
Oui, c’est tout à fait possible, c’est bien dans son aire de distribution.