A vrai dire, ce n’est que sur l’écran de l’ordinateur au retour que je me suis aperçu que mon identification initiale ne collait pas et que j’avais affaire à Africallagma subtile ; je ne m’étais d’ailleurs pas attardé sur la détermination de l’espèce, ce qui m’avait attiré était surtout la position curieuse des ailes, semi-ouvertes, étonnante pour un Coenagrionidae.
Sur la base de la forme des taches postoculaires je pensais avoir affaire à une curieuse femelle Ischnura senegalensis, mais en regardant de plus près je me suis aperçu que les ptérostigmas n’avaient pas la forme caractéristique de ceux des Ischnura.
Il s’agit d’une femelle Africallagma subtile, seul représentant de l’espèce, et même du genre, que nous apercevrons durant ce séjour. L’espèce est très rare en Namibie, très discrète, et ne semble être connue que sur 2 sites dont celui ou je l’ai trouvée, une mare près de Rundu, à une centaine de mètres de l’Okavango.
Le mâle mesure environ 30 mm et son nom d’espèce indique sa finesse, subtile en latin signifiant délicatement mince. Il prend le nom de Fragile bluet en anglais.
Les mares temporaires alimentées par les pluies, bien et même densément végétalisées avec herbes et roseaux sont son habitat préférentiel.
On le rencontre du Sénégal à l’Ethiopie au nord, absent du Gabon et du Congo il se limite au sud au nord de la Namibie, au nord du Botswana et au sud du Mozambique, sans atteindre l’Afrique du Sud.
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