Je suis surpris de n’avoir dans mes photos qu’un seul mâle Paragomphus elpidius (Gomphidae) mais 4 femelles ; comme pour les Libellulidae, on rencontre normalement plus souvent les mâles, les femelles étant discrètes.
Sans voir ses spectaculaires appendices anaux (les Anglais l’appellent Corkscrew hooktail !), l’identification n’est pas facile, car il ressemble beaucoup à Paragomphus genei (Common hooktail); il s’en différencie cependant par ses ptérostigmas vraiment noirs alors que ceux de son cousin sont plus pâles au centre. Son thorax est marqué de lignes sombres plus fortes que celles de P. genei. Les foliations des segments 8 et 9 sont également plus étendues et il n’a pas de point jaune à l’extrémité dorsale de S10.
Il est aussi plus grand que Paragomphus genei et il atteint 43 à 50 mm. Il fréquente les berges des rivières végétalisées et boisées et celui-ci se trouvait non loin d’une zone de rapides sur le Zambèze, littéralement à quelques dizaines de mètres de la Zambie.
On utilise les mêmes critères pour identifier les femelles : le thorax vert qui nous limite à P. genei et Paragomphus elpidius. Les ptérostigmas noirs sans zone pâle centrale élimine P. genei.
En Namibie, l’espèce se limite à la bande de Caprivi mais plus à l’est de l’Afrique, on la trouve depuis l’est de l’Afrique du Sud jusqu’au nord du Congo, de l’Ouganda et du Kenya.
IUCN Red List
Les 2 photos ci-dessous : Bwabwata National Park, Kwando River, 14/02/2020.
Dans Dragonflies and Damselflies of Namibia (Suhling & Martens) on peut trouver l’étymologie du nom d’espèce de presque tous les odonates namibiens; elpidius du grec elpid pour espérance en référence au Cap de Bonne Espérance. La localité de l’holotype est pourtant au Kwazulu-Natal, mais pour Riss, entomologiste suisse qui n’était jamais venu dans la région, le Cap de Bonne espérance semblait tout proche…
5 mois après avoir publié cet article, j’ai retrouvé dans mes photos cette femelle immature que j’ai d’ailleurs eu du mal à identifier, car elle n’a pas du tout de vert sur le thorax. Mais le pattern thoracique et abdominal est suffisamment convainquant pour assurer l’identification.
Cet article fait partie de ceux consacrés aux odonates de Namibie. Pour revenir à la page d’accueil des Odonates de Namibie, cliquez ici.