Faire un voyage odonatologique en Asie sans voir le petit (24 à 33 mm) Ischnura senegalensis aurait été impardonnable ; c’est ce qui a failli m’arriver puisque c’est une des dernières photos du voyage ! Il n’a rien d’extraordinaire, la photo est banale, mais c’est un peu comme en France notre Ischnura elegans, un fétiche, une mascotte par sa présence ubiquiste.
En 1842, dans Histoire Naturelle des Insectes, Rambur l’a décrit sous le nom d’Agrion senegalense. Il faut dire qu’on reconnaissait alors beaucoup de membres au genre Agrion (comme au genre Libellula!).
Rambur l’a bien sûr décrit à partir d’un sujet provenant du Sénégal. Il émet un doute sur des sujets de la même collection (Marquis de Brême) provenant de Bombay (Inde), de Java (Indonésie) et du Cap (Afrique du Sud) tant sans doute la répartition lui paraît immense. Mais I. senegalensis est bien présent dans ces pays. Il doute aussi de sa présence en Amérique Septentrionale… et là bien sûr il avait raison.
Pour souligner son aire de distribution, je l’avais déjà personnellement rencontré au Laos, au Cambodge, au Guizhou (Chine), Sri Lanka, Malaisie, Rajasthan (Inde), à la Réunion, en Afrique du Sud et en Éthiopie.
J’avais pourtant photographié cette femelle isolée au début du voyage, mais sans y prêter attention, perdue parmi toutes les nouvelles espèces que je tentais d’approcher.
