C’est peut-être en raison de l’immensité de son aire de répartition que Ictinogomphus pertinax a posé (pose encore ?) des problèmes de taxinomie ; il a été décrit plusieurs fois sous des noms différents dans des lieux différents, et d’abord sous le nom d’Ictinus pertinax dans le « Synopsis des Gomphines » de de Selys.
Le genre Ictinogomphus comprend 16 espèces (dont certaines africaines ou australiennes) et on se pose encore la question de savoir si I. pertinax et I. rapax ne serait pas synonymes.
Ce grand Gomphidae atteint environ 71 mm et se plaît sur les mares et étangs où sa posture classique est d’être perché au sommet d’un rameau pour surveiller son territoire. Il montre des comportements peu habituels pour un Gomphidae; il est territorial et n’hésite pas à attaquer les autres (grandes) espèces qui s’invitent sur son territoire. Peu commune également pour ce genre est son habitude d’adopter la posture dite « en obélisque », c’est-à-dire abdomen pointant vers le ciel, posture beaucoup plus commune chez les Libellulidae qui cherchent à se protéger ainsi des excès de chaleur.
Il ressemble à Sinictogomphus clavatus, lui aussi présent au Vietnam, mais on l’en sépare facilement en raison de l’absence de marque jaune sur les expansions foliacées du 8° segment.
En anglais, il prend le nom de Common flangetail.
Il est connu depuis l’est de l’Inde (voire le Sri Lanka si on ajoute l’aire de distribution de Ictinogomphus rapax !) jusqu’au Japon et Hong Kong en passant par le Laos, le Myanmar, le Vietnam et une bonne partie de la Chine continentale.
IUCN Red List