Lorsqu’en 2016 Quoc Toan Phan & Tom Kompier ont publié A study of the genus Protosticta Selys, 1855, with descriptions of four new species from Vietnam (Odonata: Platystictidae) on comptait 41 espèces de Protosticta. Ce papier en ajoute 4 nouvelles et porte à 9 le nombre d’espèces connues au Vietnam. Le genre est difficile (très difficile pour un amateur…) et cette complexité pourrait conduire à d’autres changements de nomenclature.
L’espèce a d’abord été décrite par Asahina à partir d’une femelle du parc nationale de Tam Dao comme une sous-espèce de Protosticta khaosoidaoensis sous le nom de Protosticta khaosoidaoensis satoi en raison de différences avec l’espèce nominale décrite en Thaïlande par Asahina. Mais en 2008 Van Tool examinant à nouveau ce matériel et le trouvant différent de P. khaosoidaoensis l’a élevé au rang d’espèce sous le nom de Protosticta satoi.
Il y a même reconnu 2 formes, une claire et une foncé. Mais en 2016, Tom Kompier dans New species of Protosticta Selys from Vietnam with a key to the males of the P. curiosa group a élevé la forme sombre au rang d’espèce sous le nom de Protosticta nigra en raison de différences morphologiques des appendices anaux.
IUCN Red List
Protosticta satoi, à gauche le 09/06/2018 à Xuan Son, à droite le 14/06/2018 à Cuc Phong
Ci-dessus on peut apprécier comme ses ailes sont courtes par rapport à son abdomen démesurément long et fin ; si on se base sur une mesure moyenne de l’abdomen de 42 mm (Phan et Kompier donnent des extrêmes de 39 à 45 mm) la longueur totale de l’insecte dépasse à peine 48 mm et le diamètre de l’abdomen atteint à peine 0.5 mm dans ses parties les plus fines.
Je trouve tout de même surprenant la différence d’aspect du pronotum de ces 2 sujets; l’un à gauche est sombre, vert métallisé, celui de droite est presque totalement clair, avec seulement une marge antérieure et postérieure sombre.
Il se plait dans les sous-bois assez denses près des ruisseaux ou rivières cachées sous les arbres, dans l’ombre et se pose sur la mousse ou pend bout des feuilles.
Ci-dessous on note quelques caractéristiques de l’espèce comme la fine ligne sombre sur la suture métapleurale ou les petites taches claires à la partie postérieure du thorax, près de l’insertion des ailes.
Je n’ai aperçu qu’une seule femelle, très ressemblante au mâle pour les détails donnés plus haut, et encore celle-ci était pendu non pas ou bout d’une feuille mais à l’abdomen d’un mâle; pas question de saisir les 2 à la fois sur la même photo, le thorax est tellement petit, l’abdomen tellement fin qu’en se reculant on ne voit plus guère les détails 🙂 .
Mais c’est un gros avantage de voir les femelles en tandem car, isolées, elles sont souvent très difficiles, voire impossibles à identifier au niveau de l’espèce.
Sur le site de Cuc Phong, toujours le 14 juin 2018, bien à l’ombre et au milieu d’un faible ruisseau nous avons pu assister à un accouplement très étonnant, où la femelle s’est retrouvée complètement à l’envers, mais toujours cramponnée à l’abdomen du mâle…
Enfin une dernière photo d’un mâle dans le même lieu, un coup de chance… On peut apercevoir la complexité de ses appendices anaux.
Cannibalisme chez les Odonates, allez voir sur mon site il y en a un exemple…
Cordialement.
Bonjour,
Merci, mais je ne connais pas l’adresse de votre site, à partir de insectes.org, je ne trouve qu’un site sur les araignées…