J’avais déjà rencontré Urothemis signata, le Scarlet Basker, au Laos, au Cambodge et en Malaisie, mais je n’avais jamais réussi à en faire des photos vraiment correctes ; mon expérience ne me permet pas de savoir s’il est vraiment difficile à approcher. Il était au ici à quelque distance du bord d’un étang peu profond et même s’il a pris parfois des poses peu satisfaisantes, 🙂 on parvient à reconnaître facilement les critères d’identification.
Pour la petite histoire, Pierre Rambur qui l’a décrit en 1842 l’avait classé dans les Libella, sans doute en raison des taches sombres de ses ailes postérieures (et antérieures…) et de ses taches noires sur les derniers segments à la façon de nos Sympetrum européens.
Urothemis signata mesure dans les 42 à 45 mm, se plaît sur les mares et les étangs comme ici à Van Long, et son aire de distribution est gigantesque, car elle s’étend de l’Inde et du Sri Lanka jusqu’à Hong Kong et au nord de l’Australie, en passant par l’Indonésie… Comme souvent dans ce cas, de nombreuses sous-espèces sont décrites et Urothemis signata recouvre certainement un complexe de sous-espèces, voire d’espèces bien valides.
IUCN Red List
C’était par contre la première fois que je rencontrais des femelles ; elles sont aussi belles que les mâles et la coloration alaire ambrée, noire au centre ressort magnifiquement sur leur teinte générale plus claire. On note la succession de taches sombres sur l’abdomen, absentes pour les mâles ; ces taches sont parfois plus larges, formant presque des bandes et leur donnent un aspect curieusement tigré (presque à la façon des femelles Nannophya pygmaea) .
Sur une vue de profil de cette femelle, on aperçoit une caractéristique du genre Urothemis qui est la lourde lame vulvaire sous le 9° segment.