Les ailes et le vol 4/5
On voit très bien ici, en particulier sur l'aile antérieure, l'étonnante conformation du bord d'attaque de ce gomphus pulchellus:
- dans la partie prénodale les 2 premières nervures dessinent un creux en forme de "V"
- dans la partie postnodale c'est au contraire une éminence.
On aperçoit également, au fond du "V" dans la partie antenodale ce qui semble être un "renfort" coloré, 2 nervures plus épaisses que les autres colorées de jaune.
Il s'agit des veines tranverses anténodales primaires.
Les chercheurs ont réalisé un robot modèle qu'ils ont plongé dans le l'huile minérale contenant des bulles d'air afin de pouvoir visualiser le mouvement des filets de fluide. Des capteurs ont été placé sur la base des ailes du robot afin d'enregistrer les forces de portance et de traînée. Les données collectées ont permis de déterminer l'efficacité aérodynamique du robot.
Ce modèle robotique a révélé que le fait de battre des 4 ailes permettait en réalité de générer plus de portance pour un même apport énergétique par rapport au battement de 2 ailes. Les ailes de derrière sont en décalage de 25 % par rapport aux ailes de devant lors d'un vol stationnaire. Les ailes à l'arrière reprennent ainsi l'énergie perdue par les ailes avant sous forme de tourbillons de traînée.Ce faisant, le bilan énergétique est de 22 % supérieur au système à deux ailes.
Hormis les techniques de vol classiques les libellules sont capables de planer; Aeshna cyanea aurait été chronométrée planant près de 30 secondes.
Ce qui est certain c'est que c'est une championne du vol stationnaire qui réjouit les photographes.

Mais les libellules sont également capables de voler en arrière, d'ascensions spectaculaires et de pister à la perfection le vol zigzaguant d'une proie dont elle anticipe d'ailleurs la trajectoire, ne se contentant pas de la suivre.
Les odonates sont les seuls insectes qui possèdent 4 ailes semi-indépendantes actionnées directement par des muscles propres.
Clic...